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jeudi 9 décembre 2010

télémédecine et télépsychiatrie

La télémédecine désigne les consultations médicales réalisées à distance grâce aux technologies de l'information et de la communication. Elle implique généralement deux médecins géographiquement séparés traitant ensemble d'un cas, dont le patient se trouve aux côtés d'un d'eux. La télémédecine existait auparavant par la radio et le téléphone, et était utilisée pour les marins ou les populations éloignées telles que les Inuits.

Par le développement des nouvelles technologies, les exploits de la télémédecine ne font que croître : une chirurgie à Paris guidée depuis New York pour ne donner qu'un exemple. En télépsychiatrie, les vidéoconférences suffisent. Cependant, la qualité d'image et de son prime dans les préoccupations technologiques : le médecin doit pouvoir remarquer tous les signes non verbaux du patient. Observer les chuchotements entre patients en thérapie de groupe, la dilatation des pupilles, des marques de mutilation, etc. La technique montre cependant ses limites avec certaines personnes (âgées notamment) qui n'en comprennent pas le fonctionnement.

La télémédecine reste parmi les meilleures solutions pour les régions éloignées. Pour rejoindre les Inuits et les Cris depuis Montréal, le voyage en avion coûte plus cher que pour rejoindre toutes les grandes villes du monde. Amener toute une famille ou envoyer des médecins spécialisés dont on a déjà besoin dans leurs hôpitaux respectifs coûte d'autant plus cher. Cette technologie apaise d'ailleurs les budgets d'enseignement pour la formation de médecins.

Mais trêve de considérations matérialistes! La véritable question est: la télépsychiatrie est-elle aussi efficace que les séances traditionnelles? Il n'y a pas de différence significative, qu'on cherche la réponse auprès des médecins ou des patients. Cette pratique répond du reste à des buts identiques qu'à ceux des séances conventionnelles. Certains patients préfèrent même les téléséances car ils n'ont pas l'impression de déranger le psy s'ils s'agitent, et les schizophrènes, avec qui les séances pourraient être biaisées par la médiation, n'exacerbent en rien leurs illusions.

Cela fait longtemps que la télémédecine existe, mais on voit qu'elle est toujours perçue comme une nouveauté lorsqu'on constate le vide juridique qui entoure cette pratique. Ce ne sont pas tous les pays qui structurent cette pratique par les lois. Par ailleurs, le remboursement des soins médicaux obtenus par vidéo-conférence pose encore problème.

jeudi 4 novembre 2010

masantementale.gouv.qc.ca

Depuis 2005, le gouvernement a adopté un plan d'action en santé mentale. La lutte contre la stigmatisation par la diffusion d'informations, la reconnaissance de l'entourage des malades, la prévention des problèmes de santé mentale et la promotion de la santé, la structuration et organisation des services pertinents et l'accessibilité de ces services font tous partie de ce plan d'action.

Dans le cadre de ce plan d'action, le Ministère de la santé (MSSS) a lancé en 2009 une campagne multimédiatique "La dépression est une maladie. On peut s'en sortir.": messages télé, affiches, cartes postales et site Internet (masantementale.gouv.qc.ca). Le site Internet, au contraire des autres supports, est toujours présent. Je vous invite à cliquer sur le lien, car la page d'accueil est remarquable... et car c'est ce dont je vais vous parler ! Trois témoignages: deux femmes atteintes d'une maladie mentale et un homme ayant dans son entourage proche une personne en souffrant. Les liens de la marge de gauche amènent directement à des pages précises du site du Ministère dans la section santé mentale, et des liens ressortent lorsque le discours aborde le thème de la page correspondante.

Un design bien choisi et des discours humains, rien de mieux pour chercher de l'information concrète pour affronter ce genre de situation. On peut identifier trois types de public pour cette campagne: les personnes atteintes, ceux qui la vivent par leur entourage, et ceux qui ne la vivent pas. Cette page est surtout un "passage rapide et humain" pour accéder à des informations pratiques qui se trouvent parmi un tas d'informations demandant patience et bon esprit de synthèse pour les trouver. La personnalisation de l'information est également une façon reconnue de toucher ceux qui ont des préjugés sur la maladie mentale.

Dans une étude que j'ai personnellement réalisée, j'ai rencontré des personnes vivant une maladie mentale via leur entourage proche (conjoint, ami, collègue) et je leur ai présenté ce site Internet. Ces personnes ont été très touchées de voir ces témoignages dans lesquelles elles pouvaient se projeter. Elles pouvaient notamment savoir que leurs situations n'étaient pas anormales. Lorsqu'elles entraient dans le site du Ministère par les liens, les informations étaient parfois très utiles. Elles regrettaient même de ne pas les avoir eues plus tôt. Cette page concerne tout le monde, qu'on ait besoin d'informations pratiques, générales ou d'éclaircissements, qu'on souffre de cette maladie, que ce soit pour aider un proche ou pour déstigmatiser, qu'on veuille comprendre, se rassurer ou agir.