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mardi 18 juin 2013

Retour sur la conférence sur la santé publique au Canada

En faisant un petit tour des présentations (orales et par affiche) et des kiosques d'entreprises en santé publique lors de la conférence de l'ACSP, je me suis aperçue que la conception des communications ne correspondait pas toujours à ce que j'avais appris sur les bancs d'école.
Les praticiens avaient la volonté de produire les meilleures stratégies possibles afin de servir la cause de la santé et de la population, et les chercheurs tentaient de cibler les aspects cruciaux des communications qui pouvaient affecter la santé publique. Les praticiens et chercheurs ont présenté des travaux de qualité et des évidences permettant des pratiques efficaces.
Malgré cela, certains ne voyaient des communications que le canal (i.e. par là où passe le message) ou ne pensaient qu'aux communications faites par l'entreprise destinées au public (pour employer les grands mots: communications organisationnelles externes unidirectionnelles). D'autres organismes cependant comprenaient l'interactivité des nouveaux médias et l'intégraient dans leurs pratiques globales afin de vraiment faire partie de leurs communautés et mieux les servir. Des études sur les médias et des opérations de promotion reconnaissent aussi l'indépendance des récepteurs d'information et leur liberté d'interprétation.
Néanmoins, aucun projet, que ce soit de promotion ou de recherche, ne démontrait une vision conceptuelle de la communication. J'oserais dire qu'ils étaient témoins d'une pratique générale qui manque de réflexion sur tout le sens des communications. Par exemple, dans aucune discussion que j'ai pu y avoir n'a émergé l'idée de jouer sur les représentations de la santé dans les médias de divertissement. Une vision plus globale permettrait des pratiques plus innovatrices.

J'espère pouvoir bientôt montrer un article plus approfondi grâce à ma collaboration avec mon amie C.D. Bergeron!

vendredi 1 juillet 2011

La santé et les sites dits commerciaux

Dans le monde instable du Web, tout change et se croise, et le contenu est impossible à contrôler comme à mesurer. Cette impossibilité est un obstacle majeur à la garantie de confiance du contenu qui est cependant nécessaire pour les sites de santé.

Il existe depuis les débuts d'Internet une charte de certification de confiance de l'information sur les sites de santé : le HONcode, provenant de HON (Health on the Net). HON n'est pas le seul organisme à fournir ce genre de certification. URAC (Utilization Review Accreditation Commission), un promoteur américain de la qualité en soin de santé, naît à la même époque que HON. Les deux organismes sont reconnus par les États (pas seulement les Unis). Par exemple, la France délègue à HON la responsabilité de certifier la qualité des sites. La principale différence entre HON et URAC est leur étendue d'action : URAC est une organisation américaine alors que HON est internationale et a donc un potentiel d'action plus grand.

Ce dernier semble avoir à cœur l'accessibilité. En effet, les internautes peuvent facilement constater la garantie par la présence du logo HON sur la page d'accueil et les propriétaires des sites ont accès à la certification gratuitement. 

Les critères du HONcode ont entre autres la fonction de faire la distinction entre l'information commerciale et la scientifique. Néanmoins, à cause de toutes les relations d'affaires derrière un site, l'origine réelle de l'information demeure obscure. À quel point le HONcode peut-il identifier l'auteur, le propriétaire et le commanditaire du site? Le HONcode trouve ses contestataires par cette lacune.

Dès qu'on parle de santé et d'Internet, on cherche à discuter des sites scientifiques par opposition aux sites commerciaux... Mais où est la frontière entre les deux? Comme il a été dit précédemment, il y a trois producteurs derrière un site de contenu : l'auteur, le propriétaire et le commanditaire. Chaque producteur peut se composer d'une ou plusieurs unités (que ce soit des individus ou des organisations). Pour mesurer la commercialité et la neutralité d'un site, faudrait-il comprendre les objectifs de chacun et les relations de pouvoir entre les unités productrices? Et encore, comment mesure-t-on le pouvoir? De grosses questions qui méritent un autre article... 

samedi 25 septembre 2010

Le quoi-washing ? Le healthwashing.

Avez-vous déjà entendu parler du "healthwashing" ? Cela vous dit probablement quelque chose à cause du "greenwashing" (écoblanchiment): l'art de promouvoir un produit en le faisant passer pour écologique alors qu'il n'est en rien. Le concept tout neuf de "healthwashing" se base sur le même principe: promouvoir une marque, un produit ou une entreprise en le présentant comme étant bon pour la santé, alors qu'il ne possède pas cette qualité.

Telus a récemment lancé une campagne qu'on pourrait qualifier de healthwashing. Cette compagnie de téléphonie mobile fait une campagne de financement pour les technologies de dépistage du cancer du sein, alors que les téléphones cellulaires sont justement dénoncés comme facteur de risque du cancer du cerveau. Cette campagne est tout à leur honneur bien évidemment. Et si on se tient exclusivement à la définition ci-haut, ce n'est pas du healthwashing puisqu'on ne présente pas l'entreprise comme "étant bonne pour la santé, alors qu'elle ne possède pas cette qualité." De plus, je vous laisse le droit de relativiser les risques causés par les téléphones cellulaires.

Néanmoins, la définition du healthwashing demeure souple. Ici et on donne son avis, professionnel ou personnel, sur ce qu'est le healthwashing. Mais mon article préféré est celui qui expose les trois étapes d'une campagne de relation publique pour distraire la population des réels problèmes, stratégies employées par les compagnies de produits nuisant à la santé. Étape 1, montrer son produit comme une solution et non un problème. Étape 2, détourner l'attention de votre produit en retournant le problème. Étape 3, prétendre que cela a des conséquences sur l'emploi et la pérennité d'une bonne économie. Comme c'est beau de savoir détourner l'attention publique des réels problèmes...

L'argument "santé" existe depuis belle lurette. On le retrouve surtout pour l'alimentaire, mais aussi pour les voitures, les cosmétiques, les électroménagers et produits ménagers (et d'autres encore?). La force de cet argument évolue, s'effrite, reprend son souffle... il doit suivre l'évolution même de la société. D'autant plus que l'information est partout et les individus sont de plus en plus instruits. Par exemple, pendant un temps, on parlait d'ajout ou de réduction de certains nutriments. Maintenant, il faut parler de "naturel".

Plus je me renseigne sur l'argumentaire par la santé, plus j'y trouve de l'information intéressante. Ce sujet aura une longue vie pleine de changements, et il y a de grandes chances que je vous en reparle dans de prochains articles.


NB: Merci à Léonore de m'avoir fait prendre conscience de ce concept. 

mercredi 19 mai 2010

Internet et la santé: tendance au déterminisme technologique

La façon dont la plupart des problématiques en communication de la santé sont conçues semble relever du déterminisme technologique. On présente la technicité du web comme influençant structurellement la relation entre le patient et le médecin.

Internet n'est pas un média de masse que les gens reçoivent, mais un média interactif. Par la technicité du web, les gens ont plus de contrôle sur le type de contenu qu'ils obtiennent, contrairement aux médias de masse. Cette indépendance face aux médias existe avant même l'apparition du web: avec l'explosion des médias et de leur accessibilité, l'individu étaient déjà contraint de choisir son canal. Beaucoup disent que nous sommes dans une société de consommation, d'autres dans une société d'information. Je dirais plutôt que nous sommes dans une société de consommation de l'information. Comme dans un marché d'abondance, les gens choisissent leurs informations (ou leurs biens) en fonction de leurs goûts, leurs valeurs et leurs habitudes, que ce soit la nature de l'information (le sujet) ou le traitement de l'information. D'ailleurs, combien de personnes considèrent que Google est une superbe invention ? Il n'y a qu'un mot à écrire et il nous trouve tout ce qu'on veut (ou presque), et c'est d'ailleurs ainsi que procèdent la plupart des gens cherchant de l'information sur la santé: par mots-clé dans des moteurs de recherche. 

Le patient n'est plus patient face aux conseils du médecin. Il veut prendre sa santé en main, il n'écoute plus uniquement la voix du médecin. Il se renseigne sur les symptômes, les maladies, les traitements, les médicaments, etc. et fonde sa propre opinion. Désormais, le médecin a quasiment plus qu'un rôle de consultant expert. 

Bien? Pas bien ? Il y en a beaucoup à dire et il existe de moultes conditions: du cancer à la psychothérapie en passant par l'orthodontiste. Des gens se retrouvent et même forment des communautés (en voici les plus gros):
http://www.patientslikeme.com/
http://www.doctissimo.fr/ (l'incontournable site de santé français)


Sources:
CASSELL, M. M., JACKSON, C., CHEUVRONT, B., (1998) Health Communication on the Internet: An Effective Channel for Health Behavior Change?, Journal of Health Communication, Vol. 3, pp. 71–79
EYSENBACH (2001) What is e-health? Journal of Medical Internet Research. Vol. 3, n°2, article 20
EYSENBACH G. (2008) Medicine 2.0: Social Networking, Collaboration, Participation, Apomediation, and Openness. Journal of Medical Internet Research. Vol. 10, n°3, article 22.
MOSER, M. (1992) The Patient as a Consumer, Yale Univerity school of médecin heart book, Chap. 29, pp. 359-362