vendredi 1 juillet 2011

La santé et les sites dits commerciaux

Dans le monde instable du Web, tout change et se croise, et le contenu est impossible à contrôler comme à mesurer. Cette impossibilité est un obstacle majeur à la garantie de confiance du contenu qui est cependant nécessaire pour les sites de santé.

Il existe depuis les débuts d'Internet une charte de certification de confiance de l'information sur les sites de santé : le HONcode, provenant de HON (Health on the Net). HON n'est pas le seul organisme à fournir ce genre de certification. URAC (Utilization Review Accreditation Commission), un promoteur américain de la qualité en soin de santé, naît à la même époque que HON. Les deux organismes sont reconnus par les États (pas seulement les Unis). Par exemple, la France délègue à HON la responsabilité de certifier la qualité des sites. La principale différence entre HON et URAC est leur étendue d'action : URAC est une organisation américaine alors que HON est internationale et a donc un potentiel d'action plus grand.

Ce dernier semble avoir à cœur l'accessibilité. En effet, les internautes peuvent facilement constater la garantie par la présence du logo HON sur la page d'accueil et les propriétaires des sites ont accès à la certification gratuitement. 

Les critères du HONcode ont entre autres la fonction de faire la distinction entre l'information commerciale et la scientifique. Néanmoins, à cause de toutes les relations d'affaires derrière un site, l'origine réelle de l'information demeure obscure. À quel point le HONcode peut-il identifier l'auteur, le propriétaire et le commanditaire du site? Le HONcode trouve ses contestataires par cette lacune.

Dès qu'on parle de santé et d'Internet, on cherche à discuter des sites scientifiques par opposition aux sites commerciaux... Mais où est la frontière entre les deux? Comme il a été dit précédemment, il y a trois producteurs derrière un site de contenu : l'auteur, le propriétaire et le commanditaire. Chaque producteur peut se composer d'une ou plusieurs unités (que ce soit des individus ou des organisations). Pour mesurer la commercialité et la neutralité d'un site, faudrait-il comprendre les objectifs de chacun et les relations de pouvoir entre les unités productrices? Et encore, comment mesure-t-on le pouvoir? De grosses questions qui méritent un autre article... 

vendredi 15 avril 2011

Je l'avais dit ! Ramdam l'a confirmé.

Depuis quelques mois, je traîne sur un livre rédigé en collaboration avec le centre de recherche en médias et santé de l'UQÀM, Les médias et la santé: de l'émergence à l'appropriation des normes sociales. J'étais très enthousiaste de découvrir ce livre: 200 pages uniquement sur ce sujet qui m'intéresse.

Je le lisais l'autre jour dans l'autobus quand je suis tombée sur tout un article qui allait dans le même sens que ce que je disais en décembre dernier : l'importance de l'humour. L'article montrait plutôt l'importance de faire passer le message de façon légère et surtout de façon subtile. La série Ramdam avait le pire des publics en ce qui a trait à la résistance aux nouvelles idées: les adolescents. Avec eux, un épisode informatif est inutile, seule la subtilité dans la dramatisation pouvait les amener à se sentir concernés.
Il y a une double raison de dire qu'embêter le spectateur n'est pas la meilleure solution si on veut convaincre le public: dans la fiction, il faut que le personnage soit sympathique et il faut cacher au maximum le message à promouvoir.



dimanche 27 mars 2011

Un dimanche, en fin d'après-midi

Le dimanche est une journée parfaite pour rester chez soi en pyjama. Mon esprit semble être resté en pyjama lui-même. Je n'ai rien trouvé de mieux à faire qu'un article à partir d'une recherche Google Maps. En faisant une recherche avec l'expression "santé mentale" sur Montréal, j'ai trouvé plein de petits points rouges (ou rose saumon pour les pointilleux).


Agrandir le plan

On n'est pas délaissé à Montréal. Ma question est: est-ce que des gens pensent aller sur Google Maps pour trouver un psy à côté de chez eux ?

samedi 26 février 2011

Au Yukon, on sort couvert de laine et de latex

Voilà près d'un mois que je suis au Yukon.
Les modes de vie dans ce territoire aussi peu peuplé que la ville de Joliette sont bien différents de ceux de Montréal, Toronto ou Vancouver. Par exemple, les communications en santé occupent une plus grande part de l'ensemble des communications au Yukon, comparé aux régions plus urbanisées.

- Normal, me direz-vous, il y a plein d'alcooliques !
- En effet, vous répondrai-je, et il y a aussi des ITSS* et des femmes battues.

J'aime beaucoup cette région et je ne la critique pas. Je la découvre, et parfois avec étonnement, comme lorsque je trouve des préservatifs en libre distribution dans les toilettes de mon travail, dans le hall d'entrée du Yukon Art Center ou dans la place principale d'un grand festival de musique populaire.
Le problème est apparemment plus traité à découvert qu'à Montréal, où les condoms sont en libre distribution dans la plupart des bars gay. Au Yukon, il n'y a pas de groupes particuliers atteints d'ITSS. La population est généralement atteinte de ces maladies. La proportion de personnes atteintes au Yukon est d'ailleurs si grande que ce territoire remporte la première place au Canada.

Au pays des pikas à collier, on ne passe pas par quatre chemins pour s'exprimer. Tout en restant détendus, les gens sont directs. Le problème est là, on le dit et on apporte la solution sans embarras. Distribution de capotes pour tout le monde ! Cette pratique se fait aussi aux Territoires du Nord-Ouest. Mais les personnes à risque fréquentent-elles ces lieux cités précédemment ? Si on ne s'adresse pas au bon public cible, on conscientise au moins les autres pour endiguer le problème.

Certes, la gêne ne réfrène pas la distribution de préservatifs en lieux publics, mais la décence habille tout de même ces derniers. Les organismes de santé responsables du projet profitent de l'emballage pour approfondir leurs messages. Ces emballages sont renouvelés six fois par année et contiennent un guide d'utilisation.

Est-ce une démarche efficace ? Au moins, elle est directe. À quel point peut-on exploiter ces emballages et la distribution en général des préservatifs ?

À suivre...


ITSS: infection transmissible sexuellement et par le sang

dimanche 9 janvier 2011

Go-Go-Gadget médicaments !

Moteur de recherche
Les National Institutes of Health des États-Unis ont fait deux répertoires de médicaments, à consulter par moteur de recherche interactif: dites-lui la forme, la couleur, la taille ou l'inscription et il vous proposera tous les médicaments correspondants, ainsi que leurs caractéristiques. La différence entre les deux est que l'un est plus approfondi que l'autre.

Une compagnie privée américaine a elle aussi son répertoire : RxList. Côté gadget, il est moins intéressant que celui du gouvernement, puisqu'il n'est pas graphique mais textuel. Et côté information, il est moins complet aussi. Il est difficile de concurrencer les National Institutes of Health qui nous amènent à la National Library of Medicine. RxList a toutefois le mérite de donner une information plus simple et ainsi plus accessible. 

Applications iPhone

Parmi les applications iPhone, tout le monde le sait, on trouve de tout et n'importe quoi. Cela reste le cas en "santé". Mon Apple Store m'offre près de 5000 applications dans la catégorie "médecine". Elles s'adressent au grand public et aux professionnels. (On espère qu'ils ne sortent pas leur téléphone en plein milieu d'une opération!) Ce sont des tests en tout genre, des livres de médecine miniatures, des outils promotionnels de médecins, des blocs-notes, des outils de diagnostic (qui ont la décence et l'obligation d'avertir que leurs résultats ne peuvent pas être considérés comme verdicts professionnels), etc.
Celles qui m'ont le plus amusée sont pour le grand public:

  • Baby Connect: un journal de bord aux catégories détaillées pour la gestion de votre bébé et noter tous les détails de sa jeune vie (par exemple mesurer le temps des tétées). 
  • Dr Benhamou: une application bien impertinente à mon goût. Ce chirurgien plastique parisien, aux allures d'agent immobilier, nous fait sa carte de visite: CV, portfolio, formulaire de contact, nouvelles. C'est rigolo, mais moralement inquiétant. Des gens sont-ils assez intéressés par la chirurgie plastique pour en avoir une application sur leur téléphone ?