mercredi 19 mai 2010

Internet et la santé: tendance au déterminisme technologique

La façon dont la plupart des problématiques en communication de la santé sont conçues semble relever du déterminisme technologique. On présente la technicité du web comme influençant structurellement la relation entre le patient et le médecin.

Internet n'est pas un média de masse que les gens reçoivent, mais un média interactif. Par la technicité du web, les gens ont plus de contrôle sur le type de contenu qu'ils obtiennent, contrairement aux médias de masse. Cette indépendance face aux médias existe avant même l'apparition du web: avec l'explosion des médias et de leur accessibilité, l'individu étaient déjà contraint de choisir son canal. Beaucoup disent que nous sommes dans une société de consommation, d'autres dans une société d'information. Je dirais plutôt que nous sommes dans une société de consommation de l'information. Comme dans un marché d'abondance, les gens choisissent leurs informations (ou leurs biens) en fonction de leurs goûts, leurs valeurs et leurs habitudes, que ce soit la nature de l'information (le sujet) ou le traitement de l'information. D'ailleurs, combien de personnes considèrent que Google est une superbe invention ? Il n'y a qu'un mot à écrire et il nous trouve tout ce qu'on veut (ou presque), et c'est d'ailleurs ainsi que procèdent la plupart des gens cherchant de l'information sur la santé: par mots-clé dans des moteurs de recherche. 

Le patient n'est plus patient face aux conseils du médecin. Il veut prendre sa santé en main, il n'écoute plus uniquement la voix du médecin. Il se renseigne sur les symptômes, les maladies, les traitements, les médicaments, etc. et fonde sa propre opinion. Désormais, le médecin a quasiment plus qu'un rôle de consultant expert. 

Bien? Pas bien ? Il y en a beaucoup à dire et il existe de moultes conditions: du cancer à la psychothérapie en passant par l'orthodontiste. Des gens se retrouvent et même forment des communautés (en voici les plus gros):
http://www.patientslikeme.com/
http://www.doctissimo.fr/ (l'incontournable site de santé français)


Sources:
CASSELL, M. M., JACKSON, C., CHEUVRONT, B., (1998) Health Communication on the Internet: An Effective Channel for Health Behavior Change?, Journal of Health Communication, Vol. 3, pp. 71–79
EYSENBACH (2001) What is e-health? Journal of Medical Internet Research. Vol. 3, n°2, article 20
EYSENBACH G. (2008) Medicine 2.0: Social Networking, Collaboration, Participation, Apomediation, and Openness. Journal of Medical Internet Research. Vol. 10, n°3, article 22.
MOSER, M. (1992) The Patient as a Consumer, Yale Univerity school of médecin heart book, Chap. 29, pp. 359-362

jeudi 6 mai 2010

Il était une fois une princesse nommée santé...

Afin d'entamer cette nouvelle orientation, je choisi comme thème un de mes plaisirs: les séries télé, ou plus précisément les messages prosociaux dans les fictions.
Les séries télévisées ont la particularité de raconter une histoire d'une durée indéfinie, de faire partie du quotidien de beaucoup d'auditeurs et d'être sujet de discussion. Par ces conversations entretenues par les auditeurs, un contenu, semblant superficiel aux premiers abords, peut devenir riche et significatif. Ce contenu est approfondi au sein des groupes sociaux qui parfois arrivent à des sur-interprétations. 


Ce sont généralement des normes et des valeurs qui sont diffusées par ce genre de média. Mais à un certain degré, on peut apprendre des choses ! J'apprécie beaucoup Dr House, par exemple, en ce qui a trait à la santé. D'autant plus que l'intérêt de cette série est de mettre l'accent sur la résolution de cas, et non sur les relations émotionnelles des personnages. N'ayant pas fait d'études de médecine, je peux croire naïvement tout ce qui y est dit. Néanmoins, par un épisode (saison 5 épisode 4) et ensuite par vérifications, j'ai appris qu'une zone du cerveau appelée cortex insulaire interprète la faim et les besoins pressants ("craving"), et pousse les individu à la consommation, voire à l'addiction. 

Il y a de multiples manières de consommer une télé-série. Avec jugement et critique nécessaires, Dr House ou d'autres séries sont de bons départs afin d'accroître ses connaissances, médicales ou autres.